mercredi 21 avril 2010

L'EGLISE CATHOLIQUE AU QUEBEC


De nombreuses statistiques montrent depuis longtemps le déclin de l'Église catholique. Entre 1957 et 2000, le taux de fidèles allant à la messe le dimanche est tombé de 88 % à 20 %. Chez les jeunes, le phénomène est plus accentué encore: parmi les 18 à 34 ans, en 2000, il y avait 5 % de pratiquants seulement. Pratiquement dans tous les diocèses, l'âge moyen des prêtres dépasse les 70 ans. Dans l'archidiocèse de Québec, de 1997 à 2010, le nombre de curés et d'équipes pastorales est passé de 166 à 73.

De 1970 à 2001, l'Église québécoise trouvait dans les statistiques du recensement un certain réconfort. La proportion de Québécois se disant catholiques demeurait stable. C'est ce qu'explore E.-Martin Meunier, Jean-François Laniel et Jean-Christophe Demers dans une grande étude de quelque 50 pages publiée dans Modernité et religion au Québec. Même chose pour les baptêmes, dont les taux ne s'effondrèrent pas. Dans ces trois décennies, il y a une sorte «de permanence d'un catholicisme culturel», dit Martin Meunier. On se sent catholique parfois par inertie, souvent par lien avec les générations passées. C'est un marqueur de l'identité.

C'est le sociologue Raymond Lemieux, rappelle Meunier, qui développa la théorie du «catholicisme culturel» québécois, en 1990. À l'époque, il n'était pas surpris de constater une certaine permanence des «rites intégrateurs». Nous avons été, comme l'a déjà écrit le collègue Guillaume Bourgault-Côté, «catholiques malgré nous». Ou, pour le dire comme la revue l'Inconvénient (dans son numéro de novembre 2007), «chrétiens malgré nous».

http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/286387/est-ce-la-fin-de-l-eglise-catholique-au-quebec

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